lundi 1 février 2016

I - Le combat d'un auteur engagé : Victor Hugo

1 -  Présentation de l'écrivain

Victor Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon, et mort le 22 mai 1885 à Paris, est un écrivain engagé dramaturge, poète, homme politique,et académicien français. Victor Hugo a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre en tant que chef de file du mouvement romantique. 
Écrivain de génie, dès quinze ans il voit sa notoriété se transformer rapidement en célébrité. En remportant plusieurs concours, notamment le concours de l'Académie des jeux floraux de Toulouse. Il a aussi permis à de nombreuses générations de développer une réflexion sur l'engagement de l'écrivain dans la vie politique grâce à ses multiples combats qui le condamneront à l'exil en 1851. Durant cette période, il écrit Les Châtiments, qui reviennent sur son expulsion.

De 1826 à 1837, Victor Hugo fréquente beaucoup d'intellectuels et d'artistes, dont Berlioz ou Chateaubriand. Il multiplie également les  maîtresses, comme Juliette Drouet.
En 1827 paraît Cromwell qui, complété par Hernani en 1830, fait voler les conventions classiques et inaugure le drame romantique. C'est le début d'un affrontement littéraire majeur antre anciens et modernes... la fameuse « bataille d'Hernani ». Victor Hugo est élu à l'Académie Française en 1841 et Pair de France en 1845. Entre temps, il perd sa fille Léopoldine, morte noyée en 1843, d'où Demain dès l'aube un poème de son œuvre Les Contemplations et semble chercher dans la politique un apaisement à sa douleur. 

Sous la IIe République, il évolue du royalisme à la démocratie de manière progressive. Il n'en demeure pas moins fidèle, dans ses écrits, à ses idéaux de justice et de liberté, intervenant parfois publiquement à la Chambre des pairs ou ailleurs. Lors de la Révolution de 1848, Hugo est élu député, puis il soutient Louis-Napoléon Bonaparte avant de s'en détacher en 1849. De surcroît au fil des années, il devient foncièrement anticlérical et dénonce avec force l'obscurantisme.

Le poète devient le symbole de la lutte de la République contre l'Empire, prenant position en toute occasion, par voie de presse et dans ses œuvres en faveur d'une meilleure justice sociale, pour la paix et la liberté des peuples opprimés, contre la peine de mort... 


Comme l'illustrent ces œuvres : Mélancholia (1856), Les Misérables (1862), Notre Dame de Paris (1831), Le Dernier Jour d'un condamné (1829), etc...






2 - Une lutte décisive

Le premier de tous les combats de Victor Hugo, qui fut le plus long, le plus constant, le plus fervent, est sans doute celui qu’il mena contre la peine de mort. Dès son jeune âge, il est traumatisé par la barbarie et l'injustice des châtiments infligés aux délictueux. Ce trouble a été déclenché par la vision d’un condamné conduit à l’échafaud, sur une place de Burgos (Espagne) et par les préparatifs d'un bourreau dressant la guillotine en place de Grève (Paris). Il va tenter toute sa vie d’influencer l’opinion en décrivant l’horreur de l’exécution, sa barbarie, en démontrant l’injustice (les vrais coupables sont la misère et l’ignorance) et l’inefficacité du châtiment. 







 "L'homme de plume est un combattant."

Utilisant tour à tour sa notoriété d’écrivain et son statut d’homme politique, il met son éloquence au service de cette cause, à travers romans, poèmes, témoignages devant les tribunaux, plaidoiries, discours et votes à la Chambre des pairs, à l’Assemblée puis au Sénat, articles dans la presse européenne et lettres d’intervention en faveur de condamnés.


3 - Une œuvre fictive et dénonciatrice


Tout d'abord, Le Dernier Jour d'un condamné est un court récit dense et vif s'inspirant de la réalité de l'époque. L'histoire est inspirée de la monstruosité des scènes d'exécutions dont Victor Hugo fut spectateur. L'auteur relate la souffrance psychologique du condamné avant son exécution et la considère telle une échelle de torture. C'est-à-dire une gradation insupportable de l'angoisse et la peur vécues par le condamné. En effet, l'auteur nous plonge dans une terreur incessante et décuplée tout au long du récit qui amène le supplice d'une mort inéluctable ne prenant pas par surprise.
Le condamné est anonyme, nous n'avons que peu d'informations le concernant, ni son identité ni les raisons de sa condamnation ; Hugo ne nous décrira ni l'horreur de son crime ni sa vie d’antan.



 "Il n'y a pas meilleure arme que les mots pour changer le réel et peser sur demain."

Tout juste saurons-nous qu'il s'agit d'un jeune bourgeois, plutôt cultivé, et père d'une fillette de quatre ans. De cette manière, le narrateur nous montre l'universalité du condamné. Ainsi nous assistons à un phénomène d'identification, visant chaque personne à se sentir concernée face à cet acte. L’œuvre du narrateur est comparable à un journal intime : c'est un monologue intérieur. A travers le registre pathétique et un point de vue omniscient, l'auteur nous livre les pensées du condamné.





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